Le Centre Ouest Aveyron possède une forte identité environnementale, due à une mosaïque de milieux et de paysages, dont la préservation représente un point d’attention fort au regard des menaces observées sur le territoire : dévitalisation des centres, banalisation architecturale, perte d’identité rurale et villageoise…
A l’heure où l’opinion est sensibilisée aux valeurs patrimoniales, où la campagne accueille de plus en plus de population urbaine, où l’identité du paysage est de plus en plus associée à la qualité architecturale et à la préservation des espaces agricoles et naturels, les mutations des villes et des campagnes engendrent une perte patrimoniale dommageable.
En effet, le paysage est un constituant précieux du Centre Ouest Aveyron, sa richesse contribue à la qualité de vie, mais aussi à l’attractivité du territoire. Conserver et protéger cette singularité tout en poursuivant une politique de développement est une nécessité pour notre territoire.
Dans cet objectif, le PETR a engagé dès 2016 une démarche de connaissance, de sensibilisation et de conservation à travers l’élaboration du SCoT, la mise en place d’un Observatoire Photographique du Paysage, la réalisation de diagnostics paysagers et d’un plan paysage.
L’Observatoire Photographique du Paysage (OPP) hérite d’une histoire des représentations qui lie la photographie aux pratiques aménagistes. Au tournant des années 90, il introduit comme objectif le suivi des évolutions territoriales. La photographie n’est plus seulement communicationnelle, elle devient un médium au service de la connaissance des territoires pour « analyser les mécanismes et les facteurs de transformations des espaces ainsi que les rôles des différents acteurs qui en sont la cause de façon à orienter favorablement l’évolution du paysage » (communication en conseil des ministres de 1989).
Depuis 2017, le PETR s’est engagé avec le CAUE de l’Aveyron dans l’élaboration d’un OPP sur son territoire, au total il s’agit de 42 clichés qui sont reconduis tous les 3 ans et qui offrent une vision de l’évolution des paysages.
La taille du département de l’Aveyron, l’extrême variété de ses paysages ont conduit à définir des entités vastes et hétérogènes. Basées sur des grandes caractéristiques et un fonctionnement communs, chacune de ces entités présente, à une échelle inférieure, à la fois des inclusions de paysages différents et des nuances du paysage type.
C’est le cas, par exemple, du Ségala qui inclue le bassin de Decazeville ; comprend des plateaux granitiques ; et se nuance largement en altitude, climat et végétation de la vallée du Lot au nord à celle du Tarn au sud.
Il est donc apparu nécessaire d’effectuer un travail plus fin sur ces paysages, de passer de l’échelle de l’entité à celle de l’unité. A cette fin une convention de partenariat a été conclu entre le PETR et le CAUE 12.
Cet affinage a permis de mieux connaître le territoire, toujours dans un souci d’un savoir approfondi et dans un objectif de valorisation de transmission de ces paysages. L’échelle d’étude retenue (au 1/25 000) a nécessité un travail de terrain approfondi et est apparue appropriée aux travaux des documents d’urbanisme (élaboration des PADD, des chartes paysagères…).
Aujourd’hui, fort de cette base, nous souhaitons poursuivre le travail engagé et le pérenniser à travers d’une stratégie et d’actions concrètes et opérationnelles. Le plan paysage permettra au PETR de préciser les enjeux, les actions et les recommandations à engager. Il assurera la cohérence entre les différentes actions portées par le PETR et les dynamiques à l’œuvre sur le territoire en proposant une ligne de conduite commune. Le plan paysage, par sa transversalité, s'inscrit dans une logique de construction d’une vision partagée de notre territoire.
Projet confinancé par le fonds Européen Agricole pour le développement rural
L’Europe investit dans les zones rurales